Union des Cercles Généalogiques d'Entreprises
 

 
 
 
 
 
 
 
 
VISITE : Musée du barreau - Paris
18 novembre 2005
 
Dans le cadre des visites organisées par l'UCGE, Les caves de l'hôtel de la Porte au 25 de la rue du Jour réhabilitées hébergent le musée du Barreau de Paris.
 
Cette journée  du 18 novembre 2005 un peu frisquette a vu se rassembler une trentaine de personnes adhérentes des associations de l'UCGE pour la visite de ce musée peu connu.
Tous les publics sont concernés par le musée : pour les familiers du monde judiciaire et de son histoire, c'est l'occasion de retrouver, d'une façon originale et souvent inattendue, de vieilles connaissances ; pour les profanes - qui représentent la majorité des visiteurs - le musée constitue un complément tout indiqué à leur visite du Palais de Justice : c'est là qu'ils trouveront évoqués les hommes et les procès qui ont marqué l'histoire judiciaire, du XVIIe siècle à nos jours
Par Michèle Rocher, adhérente du CGHCL
Le Musée du Barreau de Paris, se situe près de l'église Saint Eustache, en l'hôtel de la Porte au 25 de la rue du Jour, autrefois rue du séjour ainsi nommé pour rappeler le séjour du Roi.
C'est sous Charles V et pour lui, que cet  ensemble de logis a été édifié. L'hôtel porte le nom de son ancien propriétaire, Antoine de la Porte, (1641 à 1697), marchand de poisson frais et échevin de Paris.
Les travaux d'aménagement ont été réalisés entre 1650 et 1660. Du temps de sa splendeur l'hôtel avait une partie classique avec cour et jardin, mais l'ensemble de ce logis finit par être démembré, le jardin encore présent en 1761, avec grotte, rocailles et jeux d'eau disparaît. Le corps en façade est rasé à la fin du XIXe siècle. L'inscription en 1926 à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques le protège de la destruction, mais n'assure pas sa réfection.
Entre 1950 et 1960 l'hôtel abrite une boucherie, puis, abandonné, il est racheté en état de ruine par la CARPA. L'architecte Jean-Jacques Fernier, de 1980 à 1981, permet de sauver l'édifice. Les caves réhabilitées hébergent le musée du Barreau de Paris.
A l'extérieur, la façade en fond de cour est ornée d'une " cartouche " surmonté d'un casque. Les pierres sculptées de l'ancienne porte représentent des oiseaux et des têtes de lion qui affrontent des serpents, le tout dans un décor végétal, surmonté d'une ferronnerie ou figure les lettres ADLP (dont on ignore la signification exacte)
A l'intérieur, le plafond de l'ancien vestibule a gardé son riche décor sculpté.
L'escalier en ovale au décor pelle roman est garni d'une rampe constituée d'entrelacs de pierre, puis d'un balustre de bois à partir du 1er. La rampe s'incurve au fur et à mesure de la montée, les marches se déforment de façon spectaculaire. La grandeur, la virtuosité indéniable de l'ensemble capte le regard.
Le vestibule comporte une fontaine en forme de dauphin encastré dans une alcôve ornée d'une tête de femme.
Le Musée du Barreau de Paris est situé au sous-sol, dans les caves de l'Hôtel de la Porte, on y accède par un petit escalier de pierre. De lourdes portes à barreaux en gardent l'entrée.
Les caves ne sont pas ouvertes à tous. Seules les visites de groupes y sont autorisées en compagnie d'un archiviste qui guide les visiteurs dans l'histoire de la magistrature.
Nous découvrons ainsi une foule de documents, textes, gravures, portraits, bronze qui nous font remonter de la naissance de cette profession à nos jours.
L'ordonnance de Philippe III le Hardi du 23 octobre 1274 marque le début du barreau de Paris, jusqu'en 1790.
Au 17e et 18e siècles, les hauts magistrat portent une robe rouge et noire, orné d'un petit gris et col d'hermine (l'hermine virant au jaune très vite, elle est remplacée par du lapin qui, lui, garde sa blancheur, mais on conserve le nom d'hermine), et sont coiffés d'une toque à galon appelée " mortier ".
Les documents de procès sont rangés dans un sac et mis au clou, d'où l'expression  " l'affaire est dans le sac ".
A la Révolution française, la profession est supprimée, les avocats et magistrats deviennent les défenseurs officiels de la Révolution.
Ils défendent, entre autres, Louis XVI et Marie Antoinette.
La "  Veuve CAPET " verra son sort réglé en 48 heures à la conciergerie. Elle sera défendue par les avocats commis d'office Chevron Lagarde et Du Troncey, ce dernier, prudent, sera malgré tout envoyé en Guyane, à la suite du procès, où il décède.
Malesherbes (1721-1792), nommé défenseur du Roi, sera guillotiné par la suite pour l'avoir défendu.
L'anarchie qui règne durant cette période, laisse libre court à toutes les dysfonctions de la profession.
Napoléon 1er rétablira la profession libérale des avocats pour régler ces dysfonctions et pour une question pratique...
A suivre sur le bulletin du CGHCL...

Dernière mise à jour de cette page : 06 aout 2006